La jeune fille m'ayant à peine quelques minutes plus tôt proposé d'accélérer le pas, j'avais fait appel à mes sens de loup pour me mouvoir avec une agilité surprenante à travers la prairie et les bois. Le voyage en avait été fort écourté, et la cabane était désormais plus qu'à quelques instants de marche. J'éloignai les dernières fougères et pénétrai lentement dans une minuscule clairière, où trônait, en son centre, une cabane humaine délaissée depuis plusieurs années. Les fenêtres étaient cassées, la porte défonçée, et les murs étaient dans un état lamentable. À travers le toit de l'habitation, dans un énorme trou au plafond, passaient les branches d'un hêtre qui avait certainement poussé de l'intérieur de la petite maison. Malgré tout, elle était d'un confort enviable, du moins pour un loup qui cherchait quelque part ou passer la nuit. Pour une humaine... c'était autre chose. La cabane nécéssiterait sûrement bien des réparations, et je craignis soudain que l'humaine se mette à abattre les arbres environants pour satisfaire son confort. Peut-être avais-je fais une erreur à son sujet, elle était humaine après tout, mais je l'invitait quand même à me rejoindre d'un discret signe de la main. Préférant rester dans l'ombre du couvert des arbres, je n'attendis pas qu'elle entre dans la clairière pour disparaître dans les sous-bois et murmurer :
- Adieu, humaine...